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Article Développement personnel


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Interview d’Aurélia Perroud, enseignante en méditation

L'art de la méditation

Tout le monde a déjà entendu parler de méditation, du moins cette technique est si rependue qu'on croit la connaître. Mais à observer certains maîtres en la matière, on comprend alors qu'il ne suffit certainement pas de revêtir l'habit ni de se mettre en tailleur pour parvenir au bien-être suprême. Alors méditer, qu’est-ce au juste, pour qui et pourquoi? Aurélia Perroud, thérapeute et formatrice en méditation à Monthey nous répond.

L'art de la méditation

Références Bien-Etre : Existe-t-il plusieurs formes de méditation ?
Aurélia Perroud:
Oui, il existe plusieurs formes de méditation héritées de traditions différentes : zen, chrétienne, bouddhiste qui comportent des objectifs différents tels que cultiver des ressources intérieures (confiance, sécurité, amour altruiste, paix, gratitude, appréciation, etc.), créer des changements psychologiques, physiques, comportementaux positifs grâce à l’imagerie mentale, réaliser notre état d’être naturel (amour inconditionnel, compassion, sagesse), demeurer stable et présent, etc.  

RBE : Tout le monde a entendu parler de la méditation, mais concrètement, que fait-on lorsqu’on médite?
AP :
Voici quelques exemples de ce que l'on fait lorsqu’on médite.
On laisse nos pensées et nos émotions se former puis se déformer naturellement comme les vagues de l’océan.
Le but de la pratique est de permettre à ce fonctionnement naturel de se produire, car sans le savoir au niveau de notre état ordinaire, nous produisons plus de pensées qu'il ne s’en élève en réalité.
Ces productions, c'est-à-dire nos jugements, nos interprétations, nos analyses, nos classifications en juste/injuste, bien/mal nous déconnectent de la réalité et de notre état d'être naturel.
Par contre, si nous n'intervenons pas sur nos pensées, au bout d'un moment, elles vont finir par se calmer et nous allons commencer à avoir du silence entre les pensées jusqu'à atteindre le calme mental avec la pratique.

On déplace une partie de notre attention sur notre respiration ou sur les sensations présentes dans une partie du corps de manière à stabiliser notre conscience dans le moment présent et tout cela en adoptant une attitude d'appréciation vis-à-vis des pensées, des émotions et des sensations qui se produisent dans notre corps et dans notre esprit quelles qu’elles soient. Cette attitude crée de la détente, source de santé physique et mentale.

On s'imagine vivre de manière associée avec le changement désiré, c’est-à-dire que nous voyons ce qu'il y a à voir, nous entendons ce qu'il y a à entendre et nous ressentons les sensations, les sentiments et émotions qui accompagnent le vécu de ce changement comme s'il avait déjà eu lieu tout en ressentant dans le cœur un sentiment d'appréciation, de gratitude et d’amour résultant de ce changement.

On pense à quelque chose (souvenir, image, contexte, personne, etc.) qui nous permet de ressentir la ressource que l'on veut cultiver, puis lorsque qu'on la ressent bien installée dans notre corps, on l'associe aux contextes de notre vie où nous en avons besoin en s'imaginant les vivre.

RBE : Est-ce que la méditation est une forme de contemplation ?
AP :
Oui, il peut s’agir de l'étape ultime de la méditation, celle de la réalisation de notre état d'être naturel.

RBE : Est-ce que la méditation rejoint certains points en PNL (programmation neuro-linguistique), par exemple le fait de se dissocier en observant les éléments qui nous entourent au lieu d’y être associés pour éviter qu’ils nous submergent ?
AP :
Oui, par exemple, lorsque l'on vit en imagination le changement désiré comme s'il avait déjà eu lieu, il faut le faire en mode associé de manière à le vivre le plus complètement possible.
Autre exemple : le développement de ressources intérieures utilise le principe de l'ancrage, c'est-à-dire de l'association d'un stimulus sensoriel à l'état interne à reproduire.

RBE : Une ambiance calme est nécessaire pour la méditation, mais se fait-elle toujours en silence ou parfois avec de la musique ?
AP :
La musique est bénéfique si elle nous aide à nous concentrer sur le processus de la méditation et non à nous perdre dans nos pensées. Elle peut nous aider à ressentir un état interne spécifique mais ne doit pas devenir une nécessité.

RBE : Quels bienfaits observe-t-on en pratiquant la méditation ? Et à plus long terme ?
AP :
Avec une pratique régulière, nous pouvons observer les bienfaits suivants : de la stabilité et de la présence, une réduction des pensées, de la sérénité, de la détente synonyme de santé mentale et physique, un rééquilibrage naturel du système nerveux, une amélioration des capacités psychiques telles que la concentration, la créativité, la faculté de synthèse, la mémorisation, une diminution de l'inflammation dans le corps, une diminution de la tension artérielle, un renforcement du système immunitaire, la favorisation de la guérison des maladies, etc.

RBE : Tout le monde peut-il pratiquer, ou y a-t-il des contre-indications (problèmes psychiques ou autres) ?
AP :
La pratique de la méditation peut déstabiliser certaines personnes fragiles psychologiquement. Certains troubles nécessitent donc une prise en charge préalable avec des spécialistes de la santé (psychologue, psychiatre, médecin spécialisé) ou un accompagnement par un instructeur en méditation expérimenté.
C'est notamment le cas pour les troubles suivants : dépression en phase aiguë, stress cumulatif et burn-out, troubles de l'attention, phobies et troubles anxieux, attaques de panique récurrentes, trouble bipolaire non stabilisé, schizophrénie, troubles psychotiques (hallucinations, délires) et stress traumatique & post-traumatique engendrant des états dissociatifs ou psychologiques aigus survenus à la suite d'une situation exceptionnelle et douloureuse : tremblement de terre, acte de grande violence, abus physiques, émotionnels ou sexuels, etc.

RBE : D’une manière générale, quelle est la durée d’une séance et à quelle fréquence conseillez-vous?
AP :
D'une manière générale, la durée d'une séance est de 20 minutes, une, deux à trois fois par jour. La qualité prédomine sur la durée. Certaines pratiques comme le déplacement d’une partie de son attention sur la respiration peut devenir une pratique de chaque instant.


Aurélia Perroud est formatrice et thérapeute en gestion mentale, méditation, développement personnel et  thérapies brèves centrées sur la solution.

Interview réalisée par Nicole Bally ©Références Bien-Etre 10.2013
Photo ©Dirima - Fotolia.com