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Un cadeau à s'offrir: le lâcher-prise

La notion de lâcher-prise s'accompagne souvent en arrière-plan d'un sentiment de fatalisme. Comme si le terme « lâcher » nous transmutait automatiquement en un individu sans décision, se laissant ballotter au gré du vent.

Un cadeau à s'offrir: le lâcher-prise

En réalité, être capable de lâcher prise a une toute autre signification, que nos croyances, pour la plupart issues de notre histoire et d'éléments de notre éducation, nous voilent en nous suggérant cette image de nous-même peu attrayante.

Être dans le lâcher-prise suppose simplement d'accepter ce que nous offre notre quotidien et ses événements prévus et imprévus, tout en restant en paix avec soi-même; y compris – et surtout – quand ils ne se déroulent pas comme nous le souhaitons. Cela n'implique donc pas une incapacité à choisir ou à décider une chose ou l'autre, mais plutôt une capacité de coeur de vivre sereinement dans le flux apporté par nos choix, sans émotions négatives, ou d'excès d'anxiété. Nous «lâchons prise» sur la vie, autrement dit nous cessons d'être dans la volonté de contrôler le monde qui nous entoure, dynamique issue de la peur de l'inconnu, ou de celle de n'être pas à la hauteur du regard de l'autre.

Être dans le lâcher-prise implique également la notion de responsabilité, de soi, de ses paroles, de ses actes, dans l'acceptation consciente et sans culpabilité que nos résolutions d'hier ont été les semences de ce que nous récoltons aujourd'hui. Se mettre en colère, râler, s'attrister ou encore manipuler une situation parce qu'elle ne correspond pas à notre attente, sont autant de réflexes qui parlent de notre difficulté à faire confiance à la vie qui coule en nous, et qui apporte pourtant tout ce qui est essentiel à notre évolution, au fur et à mesure de nos choix et positionnements.

Apprivoiser l'espace ainsi créé en soi nous amène également à nous défaire de ce qui ne nous appartient pas dans les échanges avec les autres, particulièrement avec ceux qui nous sont proches. Si nous observons de plus près et honnêtement nos ressentis, nous nous apercevons que nombre d'entre eux naissent en écho à l'infortune d'un être aimé, ou parce que nous imaginons que nous aurions pu «faire quelque chose» pour le lui éviter, et alors nous nous culpabilisons de n'y avoir pas pensé. Or, si nous sommes dans le lâcher-prise, nous comprenons que les événements que chacun traverse sont autant d'expériences qui contiennent tout un enseignement, et que le vivre à sa place revient à le priver d'un apprentissage nécessaire à son évolution personnelle. Rappelons-nous nos années d'enfance ! Ce sont nos chutes et nos ecchymoses qui nous ont appris à maîtriser notre corps et à appréhender notre environnement, c'est en trébuchant sur les mots que nous avons réussi à les assimiler.

Lâcher-prise est aussi un investissement du moment présent. Ouvrir son coeur au lâcher-prise, revenir au centre de soi, c'est accepter le présent, dans la totalité de ce que nous offre chaque instant;  c’est aussi l'apprentissage de la patience, de la tempérance. Une compréhension, une intégration ne peut être effective en un jour. C’est à travers de petits actes, de petites phrases du quotidien que, petit à petit, le changement s'opère; en célébration de chaque pas posé vers le meilleur de soi, vers un bien-être qui s'installe petit à petit.

Dans le tarot, l'un des symboles de ce principe du lâcher-prise est la Roue. Nous sommes entraînés dans une ronde qui nous invite à percevoir que la vie, comme la roue, tourne et est en changement perpétuel. Rien ne sert de tenter de l'arrêter, ou de la faire tourner dans l'autre sens...


Danièle Corthésy
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