Article Soins thérapeutiques
La kinésiologie, une thérapie globale de l’être
La kinésiologie est une technique holistique, globale de l’être. A l’aide du test musculaire, en relation avec les méridiens ou les émotions, le corps « répond » et va donner le feedback de l’état énergétique par rapport à un problème ou un objectif donné. Rencontre avec Karin Roig, kinésiologue à Crissier dans le canton de Vaud.
Références Bien-Etre : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la kinésiologie ?
Karin Roig : La kinésiologie est une méthode inventée dans les années 60 aux Etats-Unis, basée en partie sur la médecine chinoise. Au départ, elle était destinée aux médecins et elle s'est ouverte à tout un chacun grâce à John Thie, l'inventeur du toucher pour la santé (Touch for Health®). Puis Paul Dennison a mis sur pied une kinésiologie éducative, destinée aux apprenants qui s'appelle Brain Gym® (la gymnastique du cerveau). Ensuite de nombreuses méthodes ont été créées et il y a maintenant un grand choix de formations en kinésiologie.
La kinésiologie a pour but la réduction du stress, la mise en lumière de blocages et l'utilisation des ressources internes du consultant pour accéder à un apaisement. Le travail du kinésiologue consiste à être un facilitateur qui permet au client de trouver ses propres solutions en lien avec ses valeurs et ainsi d’appréhender différemment le quotidien et de devenir le vrai créateur de sa vie.
Toutes les formes de kinésiologie ont en commun le test musculaire, et pourtant chaque séance de kinésiologie est différente car la formation du kinésiologue ainsi que sa personnalité et ses affinités vont jouer un rôle prépondérant sur la manière d'aborder le client.
RBE : La kinésiologie utilise le test musculaire, comment se pratique une séance ?
K.R. : Une séance de kinésiologie avec moi se pratique en plusieurs étapes ; comme expliqué précédemment, cela peut varier d’un kinésiologue à l’autre. La première étape est la phase d'exploration ou le client expose les raisons de sa venue et est conduit à développer la problématique afin d’avoir une vision la plus globale possible de la situation. Cette phase est primordiale pour que la personne se plonge dans sa difficulté; il convient cependant de bien la diriger car il est important qu'il ne pas se perde dans des explications sans fin. Très souvent les premiers mots du consultant sont essentiels et seront la direction vers laquelle la séance va se diriger.
Lors de la 2ème étape la personne se couche sur la table de massage afin d'être testée. A ce moment-là, il se passe un réglage énergétique entre elle et moi-même afin que nous puissions effectuer la meilleure séance possible pour ce jour. Pratiquement, cela se traduit par le fait que j'exerce une légère pression sur le bras du consultant et que celui-ci « tient » ou « lâche ». Lorsque le bras « lâche », on peut conclure que le corps est stressé par la question posée (il existe également d'autres conventions que chaque kinésiologue peut utiliser dans la séance afin d'avoir des réponses à ses questions).
Je commence par une série de questions « protocolées » que l'on appelle pré-tests et j'utilise principalement le protocole de Ph. Bertholon, tiré de la Métakinébiologie®. Le 1er prétest, qui est la capacité du consultant de croire qu'il puisse avoir une vie heureuse est très souvent « faible », cela veut dire qu’il y a une problématique là autour : cela parait juste une évidence que nous cherchons tous le bonheur, et pourtant... souvent nous nous mettons nous-mêmes les bâtons dans les roues. Quelquefois c'est comme si le bonheur est carrément impossible ; surtout que le client a été plongé dans sa problématique dans la 1ère phase et cela peut le faire douter de la possibilité de s'en sortir. Il se peut aussi que le consultant se sente heureux, mais que dans son histoire chaque fois qu'il se sentait bien... une tuile lui tombait sur la tête. Il peut aussi y avoir une croyance limitante – mise en place pendant l'enfance ou le début de la vie d'adultes – qui l’empêche par exemple de pouvoir prendre soin de lui, car il avait pour mission de prendre soin des autres. Il peut également s'agir d'une difficulté à dire non: la personne qui ne peut formuler un « non » ne peut pas se positionner et ne pourra pas dire de vrai « oui »... et sera ainsi une victime de ses choix, qui n'en sont pas.
Un autre pré-test avec lequel je travaille beaucoup est le fait que la personne peut être « parasitée » par quelque chose. Cela peut être une émotion toujours présente, comme un tel manque de confiance que tout ce que la personne entreprend est sous-tendu par cette émotion. Il peut également s'agir d'une personne décédée, dont le deuil n'a pas été fait; il se peut que le consultant ne connaisse même pas cette personne, mais qu’il soit en lien avec elle par la généalogie. Ceci est très souvent le cas, lorsque le client a eu des frères ou des sœurs nés et morts avant ou après lui, ou la conscience d'avoir perdu un jumeau dans le ventre de sa mère. C'est comme si l’émotion abordée demande à être mise en conscience afin qu'elle puisse circuler à nouveau et libérer le client d'un poids. Il peut aussi s'agir d'une personne vivante; par exemple un chagrin d'amour, où les partenaires se sont séparés et que l'un deux se sente toujours lié à l'autre.
Il serait trop long d'expliquer toutes les possibilités dans ces pré-tests mais une chose est sûre, c'est que nous cherchons la meilleure piste pour le consultant afin qu'il puisse établir un objectif – une phrase positive qui permette à l'énergie d'avoir une nouvelle direction. Ceci est la prochaine étape : le cerveau n'aime pas le vide et lorsqu'un travail de nettoyage a été effectué, il convient d'accompagner la transformation par une accentuation de la situation positive qui se dégage de la situation de base difficile.
RBE : Quelles sont les solutions afin de rétablir l’équilibre perturbé ?
K.R. : C'est là que vient la phase d'équilibration ou d’apaisement qui veut dire qu'une manipulation est effectuée afin que le client se sente soutenu et plus confiant dans sa vie quotidienne.
L'équilibration peut être symbolique – le cerveau ne faisant pas la différence entre le réel et le virtuel, l'imaginaire ou le fictif – il peut s'agir par exemple d'une conversation avec une personne vivante ou décédée, qui permet de terminer une communication inachevée. Cela peut être un processus énergétique où le travail se fait sur les méridiens d'énergie tels qu'ils sont utilisés dans la médecine chinoise. Cela peut être une expression de certains mots, de certaines phrases avec des positions oculaires différentes afin de « graver » ces phrases dans le conscient du client. J'utilise également les sons qui sont ma spécialité pour exprimer les émotions, par exemple la colère : l'agressivité peut ainsi être libérée afin que le consultant retrouve le pouvoir qui se cache derrière une colère bloquée. L'équilibration peut aussi être une utilisation des couleurs, des cartes, des passages de certains livres, des pierres, etc... le choix est grand et adapté à chaque personne.
RBE : Pour quels problèmes la kinésiologie est-elle utilisée ?
K.R. : La kinésiologie est bénéfique pour toutes sortes de problématiques, telles que: difficultés d'apprentissage, de concentration, le passage d'examens (également pour le permis de conduire) le mal-être avec origines diverses, les situations de transition - qui ne sont pas faciles pour le cerveau, comme accompagnement au deuil, pour des problèmes au sein du couple, pour des douleurs récurrentes pour lesquels le travail d'un ostéopathe ne suffit pas -, pour des troubles de sommeil, pour accompagner une dépression, des crises d'angoisse, pour des changements de trajectoire, et aussi pour un travail personnel, pour l'envie de se connaître et de mieux se comprendre...bref, pour tout ce qui crée un inconfort chez le client et pour autant qu'il soit prêt à s'impliquer dans son processus et dans les changements à effectuer dans sa vie.
RBE : Peut-on utiliser la kinésiologie avec des enfants ?
K.R. : Oui, ils sont en général très réactifs et la kinésiologie fonctionne bien avec eux. J'arrive à tester les enfants à partir de 3 ans et demi - 4 ans et ils sont très étonnants par rapport aux réponses qu'ils fournissent aux questions que je leur pose ; certains semblent avoir une telle sagesse… Il est important avec eux de beaucoup changer d'activités et de faire les différentes étapes sous forme de jeux. J'utilise aussi beaucoup les sons et le côté ludique leur plaît et me donne de précieuses indications sur ce qui se passe en eux.
Sinon avant l'âge où ils peuvent être testés, le travail s'effectue sur les parents – le plus souvent sur la maman - et les résultats sont vraiment très étonnants ; car il n’y pas chez eux la même résistance que nous pouvons rencontrer chez l’adulte.
RBE : Et avec les animaux ?
K.R. : La kinésiologie peut être pratiquée sur les animaux avec grand succès, mais je préfère donner mon temps et mon attention aux êtres humains.
Karin Roig est thérapeute kinésiologue, et donne des formations www.kinesons.ch
Interview réalisée par Nicole Bally ©Références Bien-Être 03.2015